Jacques Le Rider

La censure à l'œuvre

Freud, Kraus, Schnitzler

Hermann

Collection : Des Morales et des œuvres

Date de publication : 2015-06-19


Une société libéralisée peut-elle renoncer à toute censure ? Même dans les sociétés contemporaines, la liberté illimitée d’expression n’a jamais été instaurée et les opinions déviantes qui mettent en cause la norme du « politiquement correct » sont exposées à un retour en force de la censure.
Le cas viennois prouve cependant que, pour la défense des valeurs d’une culture, la censure n’est pas une arme efficace : bien que la liberté de la presse soit un acquis des gouvernements libéraux des années 1860, la censure y était toujours à l’œuvre ; Freud lui donnait même le beau rôle d’instance régulatrice du processus de civilisation. Karl Kraus, le plus féroce des critiques du journalisme, démontait les nouveaux mécanismes de censure informelle et invisible par lesquels la presse informait ses lecteurs, c’est-à-dire soumettait leur perception de la réalité à un formatage quotidien. Ainsi, la modernité viennoise anticipait les théories de la censure structurale de Foucault et Bourdieu. Cela n'empêcha pas la censure impériale de rompre, en 1912, avec sa propre ligne "anti-antisémite" en interdisant la représentation du chef d'œuvre d'Arthur Schnitzler, Le Professeur Bernhardi, courageuse dénonciation de l'antisémitisme. Autant dire que la censure s'avère en définitive toujours inefficace et dangereuse, et qu'elle ne pourra jamais servir comme support d'une politique de civilisation.

17,99

Prix papier : 26,00 €

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À propos

Éditeur
Parution
2015-06-19
Pages
264 pages
EAN papier
9782705690397

Auteur(s) du livre



Caractéristiques détaillées - droits

EAN PDF
9791037023919
Prix
17,99 €
Nombre pages copiables
26
Nombre pages imprimables
132
Taille du fichier
7526 Ko

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